Le chant choral, art populaire et outil d’intégration
Le chant choral est le seul art musical que l’on peut pratiquer sans avoir de rudiments de la musique. Une bonne oreille suffit. C’est une pratique artistique populaire par excellence.
Aujourd’hui, certains chœurs proposent des formations en interne à leurs choristes afin d’améliorer leur niveau, et le niveau général du chœur.
La voix est le seul instrument qu’on est obligé de se construire soi-même si l’on veut en profiter pleinement. La qualité du professeur et de la relation qu’on entretient avec lui sont primordiales dans cette formation. J’ai pu l’observer sur moi-même et les choristes qui ont participé aux ateliers de formation que j’ai mis en place dans les chœurs dont j’ai eu la charge.
Un nouvel enjeu se profile aujourd’hui. Les nouveaux rythmes scolaires vont permettre un développement sans précédent des pratiques musicales à l’école. C’est une chance de pouvoir initier dès leur plus jeune âge les enfants à la pratique du chant choral. Cela implique cependant de veiller à la qualité de leur prise en charge. Pendant la campagne des municipales, j’ai relayé cet enjeu auprès des deux candidates à la Mairie de Paris.
Des initiatives étrangères comme El Sistema récemment introduit en France montrent également l’intérêt des pratiques musicales collectives qu’elles soient chorales ou instrumentales dans la prise en charge des enfants en difficulté. L’un des enjeux aujourd’hui et demain est de valoriser les pratiques chorales comme outil d’intégration sociale.
Le projet Eurochoir géré cette année par l’IFAC est un autre exemple d’utilisation du chant choral de haut niveau pour un projet visant cette fois à favoriser et valoriser l’intégration européenne.
Le renouvellement du répertoire
La création en faveur du chant choral a également beaucoup évolué depuis les années 1990. Plusieurs chœurs ont réussi à attirer des compositeurs vers le chant choral suscitant un renouvellement du répertoire. On peut regretter toutefois que les œuvres soient souvent d’un niveau de difficulté exigeant et peu reprises après leur création.
Un compositeur en particulier, Thierry Machuel, a fait le choix de ne se consacrer qu’au chant choral. Il a reçu de nombreuses récompenses pour son travail mais malgré cette reconnaissance, son parcours demeure difficile.
La France, exemple à l’étranger
Enfin, l’essor du chant choral en France fait aussi des émules à l’étranger. Je l’observe au Sénégal qui s’organise depuis quelques années avec d’autres Etats d’Afrique de l’Ouest pour promouvoir les pratiques chorales. Un chœur panafricain a même été créé. Le festival de chant choral de Dakar initié par un français a joué un rôle certain dans cette prise de conscience et la prise en main par les Africains eux-mêmes de leur destin choral. A cœur joie a fourni une « boîte à outils » tout en trouvant un nouveau terreau au développement de son mouvement, en panne depuis plusieurs années en France.