Le 29 mai dernier, la pianiste Laurence Oldak donnait un récital à l'auditorium de la bibliothèque Paul-Marmottan à Boulogne-Billancourt.
Au programme figuraient Chopin (3e Sonate en si mineur Op. 8, Trois Ecossaises, Op. Posthume 72/3 - une découverte pour moi), Alexandre Scriabine (Nocturne pour la main gauche Op. 9, Etude Op. 8 n°2 et Op. 42 n°4 et 5 et Sonate n°4 Op. 30 en fa dièse majeur) et la Suite Médicis, une nouvelle oeuvre de Kirill Zaborov donnée en création mondiale.
Le petit auditorium de ce très bel endroit semble un écrin idéal pour un concert de piano. Avec son grand conservatoire, sa future Cité de la Musique et son orchestre en résidence (Insula Orchestra), Boulogne-Billancourt a une vie musicale très riche qui n'aura bientôt plus rien à envier à la capitale.
Ce jour-là, en plein festival tennistique de Roland-Garros, Laurence Oldak donne un concert aux accents tantôt tempétueux, tantôt nostalgiques, en correspondance avec les caprices du ciel.
Si le jeu de la pianiste est profond et sait exprimer toute l'âme de ces compositeurs très proches, on comprend toutefois que l'instrument dont elle dispose, pour des raisons techniques, lui donne des difficultés et ne lui permet pas d'exprimer totalement tout son potentiel pianistique. Elle sait toutefois, c'est tout l'art des professionnels, dompter l'instrument récalcitrant et en compenser les déficiences.
Comme dans l'enregistrement qu'elle lui a consacré avec Scriabine, Zaborov semble avoir une place idéale dans ce programme. Avec des titres de mouvement empruntés à la musique baroque, la Suite Médicis est atemporelle. Elle résonne déjà comme un classique, un pont entre hier et aujourd'hui.
Au final, un concert très prenant qui donne envie d'entendre à nouveau Laurence Oldak cette fois-ci au clavier d'un instrument à sa hauteur !