Le chant choral en France : ma perception de la situation aujourd’hui et des enjeux pour les prochaines années, une brève et subjective analyse au regard de mon parcours personnel et professionnel - Prélude

Ma perception du chant choral se nourrit de mon expérience personnelle acquise depuis que je fréquente le monde choral depuis mes plus jeunes années, à savoir près de quarante ans.

Mon parcours de choriste :

Ma première expérience du chant choral remonte à mon enfance où je rejoins le petit chœur de la paroisse française de Karlsruhe en Allemagne.

En France, je chante avec les Petits Chanteurs de Toul, une manécanterie très dynamique qui emmène ses choristes tous les ans en voyage au bout du monde, l’occasion de rencontres qui auront marqué ma vie personnelle et musicale.

Etudiant en Allemagne, je suis admis dans le Chœur de Chambre de l’Université d’Osnabrück.

Arrivé à Paris, j’intègre l’un des nombreux chœurs amateurs de la capitale.

Pianiste de formation, puis organiste, cette pratique du chant choral me donne envie de travailler ma voix. Je prends des cours particuliers en Lorraine et à Bruxelles, pour finalement rejoindre la classe de chant de l’Ecole de Musique Agréée de Vierzon.

Mon parcours professionnel en tant qu’administrateur de chœurs :

Motivé par le chant choral, je deviens partie prenante de son développement. Après un passage par l’Inspection de la Musique en Région Centre, je rejoins Mikrokosmos, sur ma première mission d’administrateur.

Mikrokosmos, l’un des rares chœurs d’enfants, portant le nom de Maîtrise, au sein de l’Education Nationale a évolué vers un chœur de jeunes filles.

Son chef, Loïc Pierre m’engage pour aborder le chœur de chambre et développer avec lui ce nouvel outil, devenu aujourd’hui un laboratoire du chant choral contemporain en France.

Ma présence à Mikrokosmos couvre la période de 1997 à 2003. Par sa localisation à Vierzon, un territoire peu favorable à l’éclosion de ce type d’initiatives un peu pointues, j’obtiens le soutien appuyé de la Drac et de la Région Centre. La ville et le département nous suivent. Le CEPRAVOI, mission voix en région Centre observe cet « objet chantant non identifié » évoluer avec intérêt et bienveillance. Aujourd’hui, elle en est un partenaire important, en particulier sur le Festival de la Voix, initié à l’époque, et qui, après une période d’itinérance en région Centre, a pris ses quartiers à Châteauroux, ville qui lui a permis de se développer considérablement.

C’est à cette époque que Guillaume Deslandres réalise son étude sur le chant choral en France. Constatant l’originalité de la démarche de Mikrokosmos, il vient nous interroger à Vierzon pour les besoins de son travail qui donnera plus tard naissance à l’IFAC.

La fin de cette expérience est marquée par la création d’un ensemble de jeunes solistes professionnels, pouvant répondre à davantage de sollicitations, le Chœur de Chambre, déjà pré ou semi-professionnel, assurant une vingtaine de concerts par an.

En 2004, je rejoins le Chœur régional Vittoria d’Ile-de-France, chœur institutionnel créé en 1987 par la Région et la Drac Ile-de-France. J’y suis recruté pour développer un nouveau projet. En effet, suite à la raréfaction des engagements des orchestres franciliens, en particulier de l’Orchestre National d’Ile-de-France, Michel Piquemal, son chef, souhaite faire de Vittoria, alors grand chœur symphonique, un petit chœur d’oratorio, indépendant dans ses projets.

Comme avec Mikrokosmos, tout en tenant compte de la spécificité amateur du Chœur, je développe cet ensemble dans ses dimensions de diffusion et de formation. Dans un cadre budgétaire contraint, je parviens à dégager des marges de manœuvre en faveur des projets artistiques.