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Philharmonie de Luxembourg - extérieurs (crédit photo : Stéphane Godet)Philharmonie de Luxembourg - extérieurs (crédit photo : Stéphane Godet)

Philharmonie de Luxembourg - extérieurs (crédit photo : Stéphane Godet)

Découvrir à une semaine d’intervalle deux grandes salles de concert européennes est un plaisir rare. C’est ce qui m’est arrivé dernièrement à Paris et à Luxembourg, avec pour m’accompagner dans cette joie, le violoniste Leonidas Kavakos qui, par un heureux hasard, se produisait à une semaine d’intervalle respectivement dans les deux capitales européennes.

Deuxième étape de ce voyage à la fois musical et architectural, la Philharmonie de Luxembourg dont l’architecte, le français Christian de Portzamparc, est également l’auteur de la Cité de la Musique à Paris, désormais dénommée Philharmonie 2 !

La Philharmonie de Luxembourg, également dénommée Salle de Concerts Grande-Duchesse Joséphine-Charlotte, est la résidence de l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg, avec qui elle ne forme plus qu’un depuis 2012.

Erigée à l’entrée du quartier moderne du Kirchberg, siège entre autre des institutions européennes sises au Grand-Duché du Luxembourg, la Philharmonie est une des institutions culturelles majeures du Grand-Duché et la plus importante dans le domaine de la musique classique, son rayonnement dépassant largement les frontières du pays.

D’emblée, le bâtiment qui abrite une salle de musique de chambre de 313 places et un grand auditorium de 1472 places, fascine par son architecture.
En la contemplant de l’extérieur, on se plaît d’ailleurs à imaginer ce que Christian de Portzamparc aurait imaginé comme grande sœur à la Cité de la Musique de Paris.

On ne cesse de vouloir en faire le tour et de vouloir le photographier. Vu du ciel, on dirait un œil ouvert. La musique nous permet de voir ailleurs. Ses murs n’en sont pas, puisqu’il s’agit de colonnes et de parois de verre qui délimitent les esplanades extérieures des espaces intérieurs de déambulation du public. La lumière peut ainsi pénétrer partout, ce qui est fort bien pensé dans un pays où le soleil ne pose pas toujours ses bagages.

Dans les espaces de déambulation, ce n’est que courbes et angles, le long d’une coursive qui vole dans les airs autour du Grand Auditorium, comme un ruban autour d’un paquet cadeau. La symbolique de l’offrande musicale ? Là-aussi, le photographe s’en donne à cœur joie.

En deux jours, il m’a été donné d’assister à deux concerts, l’un dans la salle de musique de chambre et l’autre dans le Grand Auditorium.

La salle de musique de chambre est un écrin sublime pour le duo de piano Alina et Nikolay Shalamova, lauréat du 64e concours international de musique de l’ARD (chaîne de télévision nationale en Allemagne).
L’acoustique est idéale, les instruments exceptionnels et le duo offre au public une soirée mémorable.
Que ce soit dans Ravel (Introduction et Allegro pour deux pianos), la Fantaisie en fa mineur pour piano à quatre mains de Schubert qui confine à l’extase, les Souvenirs op. 28 pour piano à quatre mains de Samuel Barber, ou les virtuoses Trois Mouvements de Petrouchka d’Igor Stravinsky (arr. pour deux pianos de Victor Babin), les deux pianistes excellent. Ils déploient une musicalité que jamais leur virtuosité ne vient entraver. Avec Schubert en particulier, ils nous emmènent dans un voyage imaginaire avec beaucoup de poésie.

Dans la salle, comme bientôt dans le Grand Auditorium, l’attitude du public m’éblouit.
Enfants comme adultes, pas un éternuement, une concentration de tous les instants, presque palpable ! Un respect des musiciens et de leur travail ! Cela fait énormément plaisir d’assister à un concert dans ses conditions !

Le lendemain, retour à la Philharmonie, cette fois dans le Grand Auditorium, pour entendre pour la première fois l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg, sous la direction de son nouveau directeur musical, Gustavo Gimeno, avec comme soliste invité le violoniste Leonidas Kavakos, entendu la semaine précédente à la Philharmonie de Paris.

La salle, en forme dite de boîte à chaussures séduit par les tons doux et chatoyants de ses bois et velours. Une salle conçue non pour impressionner et distraire le spectateur mais pour favoriser son écoute.

Le programme est intéressant car il comprend la 1ère Symphonie d’Anton Bruckner en do mineur et le magistral concerto pour violon et orchestre de Johannes Brahms en ré majeur op. 77.

Leonidas Kavakos de par sa stature, sa tenue sobre et élégante, ses cheveux longs tombant sur ses épaules, séduit avant même de jouer. Son jeu est à la hauteur de son allure. Altier, puissant, sans faille tout en restant humain, il transmet au public la partition du compositeur. Il interprète ce chef d’œuvre de la littérature pour violon et orchestre, avec humilité. L’œuvre est plus importante que lui. Il en est le médium idéal.
Entendu pour la troisième fois et la deuxième en l'espace d'une semaine, jamais il ne m’a semblé jouer les stars. Il reste le serviteur du répertoire qu’il interprète, avec un talent exceptionnel. Et le public qui ne s’y trompe pas lui réserve un triomphe absolument mérité.

Dans Bruckner, je suis agréablement surpris notamment par les cordes de cet orchestre qui, s’il ne figure pas dans le top ten des orchestres mondiaux, a acquis une sonorité forgée pendant plusieurs années par Emmanuel Krivine, et aujourd’hui par Gustavo Gimeno qui semble poursuivre le travail engagé par le maestro français.
La Symphonie n°1 de Bruckner est rarement programmée. Elle n’est pas la plus connue des neuf symphonies de Bruckner (dix avec la symphonie d’études en fa mineur, numérotée 00) et pourtant elle préfigure bien l’œuvre à venir du compositeur autrichien.
Elle est déjà de grande dimension avec ses cinquante minutes de musique et elle nous conduit sur le chemin du dialogue qu’entretiendra Bruckner avec Dieu dans toute son œuvre symphonique, sans parler bien sûr de ses œuvres sacrées.
Gustavo Gimeno dirige avec l’amplitude qui sied à ce répertoire et sait, du coup, en exprimer avec ses musiciens toute la profondeur.

Que ce soit par son architecture extérieure et intérieure, ses qualités acoustiques, son orchestre et la qualité de sa programmation, la Philharmonie de Luxembourg clôt agréablement cette deuxième étape de mon voyage musical, à la découverte de ces deux grandes salles de concert, où j’espère bientôt revenir !

En attendant d’autres lieux musicaux à découvrir !

Philharmonie de Luxembourg - espaces de déambulation intérieurs (crédit photo : Stéphane Godet)Philharmonie de Luxembourg - espaces de déambulation intérieurs (crédit photo : Stéphane Godet)
Philharmonie de Luxembourg - espaces de déambulation intérieurs (crédit photo : Stéphane Godet)Philharmonie de Luxembourg - espaces de déambulation intérieurs (crédit photo : Stéphane Godet)
Philharmonie de Luxembourg - espaces de déambulation intérieurs (crédit photo : Stéphane Godet)Philharmonie de Luxembourg - espaces de déambulation intérieurs (crédit photo : Stéphane Godet)

Philharmonie de Luxembourg - espaces de déambulation intérieurs (crédit photo : Stéphane Godet)

Philharmonie de Luxembourg - Grand Auditorium (crédit photo : Stéphane Godet)Philharmonie de Luxembourg - Grand Auditorium (crédit photo : Stéphane Godet)Philharmonie de Luxembourg - Grand Auditorium (crédit photo : Stéphane Godet)

Philharmonie de Luxembourg - Grand Auditorium (crédit photo : Stéphane Godet)

Leonidas Kavakos (crédit photo : Alfonso Salgueido)Leonidas Kavakos (crédit photo : Alfonso Salgueido)Leonidas Kavakos (crédit photo : Alfonso Salgueido)

Leonidas Kavakos (crédit photo : Alfonso Salgueido)

Gustavo Gimeno (crédit photo : Alfonso Salgueido)Gustavo Gimeno (crédit photo : Alfonso Salgueido)Gustavo Gimeno (crédit photo : Alfonso Salgueido)

Gustavo Gimeno (crédit photo : Alfonso Salgueido)

Tag(s) : #Musique, #Politique culturelle, #Patrimoine
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