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3ème escale : Duo d’ivoire au milieu des flots à la Halle des Quais de Maxéville

 

Lundi 24 juillet après-midi, dans le cadre atypique d’une halle couvrant les quais de déchargement d’une ancienne brasserie, aujourd’hui friche industrielle, Dana Ciocarlie et Christine Baume-Sanglard, allaient lutter de toutes leurs forces contre les éléments, jouant imperturbablement tels les musiciens du Titanic au bord du naufrage, un programme fleuve de danses européennes. Une pluie de notes au milieu d’un déluge d’eau, pour le plus grand plaisir d’une halle comble !

 

Habituée à partager son art sur les ondes de France Musique, Dana Ciocarlie présenta chaque pièce de ce programme à quatre mains sur un ton simple teinté d’humour.

 

Avant de danser, place à Mozart !

 

Tel Moïse fendant les eaux, la pluie s’abattant sur la Halle des Quais dès le début du récital pour ne s’interrompre que le temps de l’entracte, le duo interpréta d’abord la Sonate en do majeur KV 19d, une œuvre certes de jeunesse mais en rien mineure, composée à seulement neuf ans. Dès cette introduction fraîche et délicate, les deux complices partagent leur plaisir de jouer, et de conter une histoire au public.

 

L’Andante et Variations en sol majeur KV 501, même s’il conserve encore la légèreté, l’insouciance et la joie de vivre caractéristiques de ce génie musical, se pare de teintes plus sombres, d’une densité et d’une complexité émanant d’un homme toujours jeune mais déjà proche de sa fin. Au gré de ces variations et du discours musical, alternent les climats tantôt légers et joyeux ou plus songeurs et méditatifs.

 

Dansons maintenant !

 

Combattant une pluie toujours plus torrentielle, l’obligeant à forcer le volume sonore d’un piano rendu un peu agressif, notre Duo d’Ivoire a interprété avec fougue trois des Danses slaves de Dvorak, la plus connue étant l’opus 72 n°2.

 

Voguant sur les eaux, les notes s’égrenant telles des gouttes de pluie sous les doigts de nos musiciennes, c’est En bateau de Debussy que le voyage se poursuivit avec la Petite Suite L. 65., Cortège, Menuet et Ballet étant les trois autres volets de style néo-classique de cette célèbre pièce de Claude de France.

 

La marche écossaise sur un thème populaire aux accents celtiques du même Debussy assura la transition avec deux extraits de Latin American Suite du compositeur écossais contemporain Carmichael, une habanera et une rumba qui n’étaient pas sans rappeler un certain Darius Milhaud.

 

Comme nous l’expliqua Dana Ciocarlie, le piano à quatre mains devint à la fin du 19e et au début du 20e siècle un laboratoire pour la musique symphonique. Des œuvres étaient composées d’abord à quatre mains avant d’être ensuite orchestrées.

La Rapsodie espagnole de Ravel venant clôturer le programme en est un exemple typique. Obligé à faire preuve de puissance, aux dépens d'une certaine clarté, le duo réussit malgré tout à exposer les contrastes de cette suite ibérique envoûtante.

 

La gageure de ce programme dense et généreux fut de parvenir à évoquer l’atmosphère propre à chacune des œuvres jouées.

Et pour ne pas être en reste, Dana Ciocarlie et Christiane Baume-Sanglard offrirent en bis les première et dernière Danses Norvégiennes de Grieg, terminant ainsi, sur un trait d’humour nordique, ce long voyage musical à travers l’Europe.

 

 

Dana Ciocarlie et Christiane Baume Sanglard (D.R.)

Dana Ciocarlie et Christiane Baume Sanglard (D.R.)

Tag(s) : #Musique, #Spectacle vivant, #Culture, #Festival, #Lorraine, #Piano, #Nancy, #Grand Est, #Meurthe-et-Moselle, #Nancyphonies
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