Lundi 1er décembre 2013, le Festival 1001 Notes en Limousin, organisait un concert au Théâtre de l'Athénée - Louis Jouvet à Paris.
Introduit par son Président Jean-Jacques Chausse et son dynamique Directeur Albin de la Tour, ce concert était l'occasion pour ce Festival implanté en Limousin depuis huit ans, de présenter de jeunes artistes de sa programmation aux côtés du quatuor Debussy, l'un des grands quatuors à cordes français.
En première partie, le public a pu découvrir un jeune violoniste limousin, Virgil Boutellis-Taft (attention à ne pas prononcer Bouteflika), qui a dû être impressionné de jouer dans l'un des plus beaux théâtres de Paris.
Impressionné, ou handicapé par une acoustique peut-être peu porteuse pour le violon, en tout cas, il eut un peu de mal à faire réellement sonner son instrument et à me faire partager les deux tubes du violon que sont La méditation de Thaïs de Massenet et La Danse Macabre de Saint-Saëns. Doté d'une belle présence, l'expérience lui donnera sans doute l'assurance qui lui manque encore pour se lâcher complètement et faire montre de plus de personnalité dans des oeuvres on ne peut plus rabachées.
Toujours accompagnée avec beaucoup de sûreté par le pianiste roumain, Ferenc Vizi, la violoncelliste Hermione Horiot (à ne pas confondre avec le chantier éponyme de Rochefort) nous a joué la sonate pour violoncelle et piano de Chopin, une oeuvre très rarement donnée en concert et qui a elle seule valait le déplacement.
Avant cela, elle a gratifié le public d'une présentation libre et décontractée de l'oeuvre et du projet d'enregistrement qui l'accompagne. Le ton et la forme pleine d'humour ont beaucoup fait rire, fait assez rare dans un concert de musique classique, qu'elle a tout intérêt à exploiter dans ses prochains récitals.
L'interprétation a convaincu par son engagement et sa fougue, malgré quelques imperfections de-ci, de-là. Dès les premières notes, des frissons m'ont parcouru. C'était bon signe. Le duo a su transmettre une musique très dense et construire une cathédrale sonore complexe, malgré un dernier mouvement plus relâché et moins convaincant.
La deuxième partie de soirée révélait quant à elle aux côtés des maîtres que sont désormais devenus les Debussy, un jeune quatuor entièrement féminin, venu du Pays Basque, le quatuor Arranoa.
Alternant quatuor et octuor, sujet de leur tout nouvel enregistrement Octuorissimo, les garçons et les filles (pas à table, mais sur scène !) nous ont interprété deux pièces de Chostakovitch, dont l'austérité a laissé place au tango de Piazzolla et aux sonorités modernes teintées de funk de l'octet du compositeur américain Marc Mellits (une découverte pour moi).
Le quatuor Arranoa, fait déjà preuve d'une très belle maturité. Quatre jeunes et belles femmes (ce qui ne gâche rien), engagées, et grandes musiciennes, auxquelles un avenir radieux est promis. Le parrainage des Debussy n'est pas un hasard.
Retrouvez la programmation des 1001 Notes sur www.festival1001notes.com