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Assez rarement représenté en France pour être digne d’intérêt, Le Coq d’Or de Rimsky-Korsakov était à l’affiche de l’Opéra National de Lorraine du 12 au 21 mars, dans une nouvelle production associant deux autres scènes lyriques de référence, le Théâtre Royal de la Monnaie de Bruxelles et le Teatro Real de Madrid.

Depuis le 2e rang de face, de la 2e galerie, voici mes impressions.

Musicalement, si lors des premières mesures, les cordes manquent d’ampleur, l’ensemble se révèle plutôt homogène, sous la direction précise de Rani Calderon qui sait mettre en valeur les soli.

La distribution, entièrement russophone, est de bonne tenue et idéale pour cette oeuvre. Dommage qu’elle ne semble s’adresser qu’au parterre. Du moins c’est la perception que l’on en a depuis la 2ème galerie, avec toutefois une exception pour la soprano Svetlana Moskalenko, dont la projection est parfaite et la voix très agréable.

Les chœurs de l’Opéra qui ont fait un vrai travail linguistique, méritent également une mention spéciale, tant dans l’interprétation musicale que scénique.

Conte politique et satirique, l’ouvrage, qui fut censuré et jamais représenté du vivant du compositeur, aurait pu justifier une mise en scène plus engagée. Le célèbre patron d'opéra, Gérard Mortier aurait sûrement encouragé une telle vision, lui qui considérait le théâtre comme un messager politique. Un pouvoir endormi, à bout de souffle qui ne pense qu’à son bon plaisir et son confort, au détriment d’un peuple abandonné à sa souffrance et sans avenir, le sujet, toujours d’actualité, le méritait.

Le metteur en scène Laurent Pelly a cependant préféré une lecture davantage au premier degré susceptible de toucher tous les publics, laissant leur imaginaire faire le reste.

Sa mise en scène certes minimaliste mais inventive sert d'écrin à ses costumes riches et foisonnants. Certains détails interrogent cependant, telles la monumentale corne d’abondance du 2ème acte et l’armée des singes. Quant au duo du 2ème acte entre le tsar Dodon et la reine de Shemaka, il semble interminable.

Au final, une production qui n'est pas sans intérêt et qui permet de découvrir une œuvre peu jouée en France, même si sa place dans l’histoire de l’opéra n'est peut-être pas essentielle !

Tag(s) : #Musique, #Opéra, #Russie, #Rimsky-Korsakov, #Opéra National de Lorraine, #Nancy, #Spectacle vivant, #Théâtre, #Laurent Pelly, #Mise en scène
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