L'Eté de l'Orgue de Nancy : concert du 8 août en demi-teinte

D'abord annulé pour cause de pass sanitaire, l'Eté de l'Orgue de Nancy qui existe depuis 1991 a finalement été sauvé de justesse par le Père Guy Lescanne, recteur de la cathédrale, qui souhaitant malgré tout pouvoir offrir des concerts d'orgue cet été aux Nancéiens, a assuré Jean Bizot, fondateur et directeur artistique de la manifestation et Johann Vexo, organiste de la cathédrale, de prendre en charge les obligations liées au respect des règles sanitaires.

Ainsi, ce dimanche 8 août, après le contrôle désormais obligatoire du fameux pass sanitaire à l'entrée de la cathédrale, chacun reçoit au creux de la main une dose de gel hydroalcoolique, telle l'hostie à la communion. Le programme est ensuite disponible en scannant un QR Code affiché dans l'allée centrale de la nef, à moins de l'avoir imprimé chez soi auparavant. Des bénévoles assurent l'ensemble des opérations avec courtoisie et efficacité, de sorte que le public venu en nombre est installé quand débute le concert.

Aux claviers des Grandes Orgues Cavaillé-Coll de la cathédrale, Jean Bizot, par ailleurs organiste titulaire à l'Eglise Saint-Sébastien de Nancy, a articulé son récital en deux parties. La première est consacrée à Antonio de Cabezón (1510-1566) et Heinrich Scheidemann (1595-1663), deux compositeurs respectivement espagnol et allemand de la Renaissance, relativement peu connus du grand public. La seconde nous fait faire un bond de deux siècles dans le temps avec Charles-Marie Widor (1844-1937) et Louis Vierne (1870-1937), deux des plus grands représentants de l'orgue romantique et symphonique français, un mouvement né grâce aux évolutions apportées à la facture d'orgue par Aristide Cavaillé-Coll au 19ème siècle. De Widor, Jean Bizot joue deux mouvements lents issus des 1ère et 4ème symphonies, respectivement Méditation et Adagio et de Vierne, deux extraits des 24 pièces en style libre, Rêverie et Cortège.

D'une durée d'une heure, ce programme ne fut hélas guère palpitant. Les œuvres choisies se sont enchaînées dans un climat de torpeur propice tantôt à la méditation, tantôt à l'assoupissement et il aura fallu attendre Cortège de Louis Vierne clôturant le récital pour réveiller le public telle une invitation à former précisément celui vers la sortie.

Prochains concerts les 15 et 22 août par Johann Vexo dans des programmes sans doute plus excitants, d'autant plus que ce seront les deux dernières occasions d'entendre l'orgue avant sa restauration qui devrait durer au moins trois ans. Le 15 août, jour de l'Assomption, Johann Vexo jouera ainsi un programme marial d'œuvres des 17ème et 18ème siècle de Titelouze, Cornet, Couperin, Rameau et Mozart. Le 22 août sera consacré au grand répertoire romantique et symphonique français représenté par Guilmant, Dupré, Boëllmann, Vierne et Widor dont la célèbre Toccata de la 5ème Symphonie clôturera brillamment cette série de récitals.