Cela se passe à Toul (54) en Lorraine mais pourrait se passer ailleurs :
Pour une simple erreur dans un dossier de marché public, la boulangerie Aux P'tits Guillaume de Toul (54) sera contrainte de mettre la clé sous la porte à la fin du mois de mars (cf. article de l'Est Républicain).
Le pain qu'elle livrait tous les jours à la cuisine centrale de la ville viendra désormais de Xertigny dans les Vosges à 120 kms de là, malgré le coût environnemental que cela implique.
Erreur, il y a bien dû y avoir quelque part, mais comment peut-on laisser un commerce disparaître pour une simple bévue de cet ordre, quand dans le même le temps la Ville de Toul soutient financièrement l'installation ou le maintien d'enseignes nouvelles ou anciennes (fromagerie, poissonnerie, librairie, antiquaire) pour endiguer la désertification de son centre-ville, un phénomène qui n'est pas propre à Toul ?
Moyennant quoi, ce serait donc encore un commerce dont la disparition viendrait s'ajouter à celle de bien d'autres sur l'axe formé par les rues Gambetta et Thiers ?
Avec la perte du marché public de la cuisine centrale de Toul, s'ajoute la perte du contrat de la prison qui équipée d'une nouvelle cuisine, bientôt inaugurée par le Garde des Sceaux - Ministre de la Justice Eric Dupont-Moretti, fabriquera elle-même son pain et sa viennoiserie.
Deux coups durs qui ne raviront pas la clientèle de rue qui venait se servir auprès de commerçants sympathiques en pain, pâtisserie et viennoiserie au très bon rapport qualité-prix (excellents gâteaux chinois).
Devant cette gabegie, on ne peut que se demander comment les aider pour éviter d'en arriver à cette décision extrême ?
Photos @ DR
Toul. Marchés publics perdus : une boulangerie du centre-ville contrainte de fermer
Au 31 mars, la boulangerie Aux P'tits Guillaume fermera définitivement ses portes, rue Gambetta. Une décision prise par les gérants suite à la ...
Lien vers l'article de l'Est Républicain
Faisant suite à mon post sur la fermeture de la boulangerie Aux P'tits Guillaume de Toul, je suis allé me renseigner à la source.
Selon Madame Guillaume, la Mairie de Toul est tout à fait dans son droit juridiquement parlant, mais moralement, c'est autre chose.
La maison Guillaume travaille depuis des décennies pour la Ville de Toul. Même si cette parole n'avait aucune valeur juridique, la Mairie s'était engagée il y a encore un an à continuer de faire appel à ses services.
A la suite de cet engagement moral, les Guillaume ont investi dans de nouvelles machines, grâce à une aide de 15000 euros obtenue auprès de la Région pour pouvoir mieux travailler. Cette aide étant conditionnée à trois ans de poursuite d'activité, elle devra toutefois être remboursée.
Mme Guillaume, sans se départir jamais de son sourire, explique qu'elle ne sait pas ce qu'il va advenir d'ici le 31 mars. Elle imagine qu'un mandataire judiciaire sera nommé.
Elle essaiera de vendre tout ce qu'il sera possible pour couvrir toutes les dépenses en cours.
Si elle et son frère ne savent pas ce qu'ils feront après, un salarié va se retrouver sur le carreau après 37 ans de maison.
Sollicité par les Guillaume, le député Dominique Potier dit n'avoir rien pu faire.
Au-delà de la cuisine centrale de la Ville de Toul, la boulangerie Aux P'tits Guillaume livrait aussi l'hôpital Saint-Charles et la prison de Toul qui risquent de se retrouver sans pain à partir du 1er avril, ainsi que de nombreux clients plus modestes (restaurants, etc)
Mme Guillaume fait toutefois tout pour les aider à trouver d'autres fournisseurs d'ici là.
Le professionnalisme jusqu'au bout !