Le poids des députés français au Parlement européen : une analyse dangereuse dans l'Est Républicain

19 Mars 2024

D'après l'article paru le 9 mars dernier dans l'Est Républicain, le poids de nos eurodéputés dans le futur Parlement Européen est connu d'avance. Selon Francis Brochet, son auteur, ils pèsent déjà peu et pèseront encore moins après l'élection.

En effet, d'après lui, ils "pèsent globalement peu, surtout parce qu’ils sont faiblement représentés dans les deux principales formations : 7 sur 144 dans le groupe socialiste et démocrate (S&D), proportion qui ne devrait guère varier ; et 8 sur 176 dans le groupe de centre droit (PPE) présidé par Manfred Weber (photo), qui restera le plus puissant, avec pour les LR de François-Xavier Bellamy (photo) un risque de moins bon résultat qu’en 2019."

Quant au RN, toujours selon lui, il devrait gagner en "puissance" mais rester isolé au sein du groupe Identité et démocratie.

Pour expliquer ce peu d'intérêt des Français pour le Parlement européen, il évoque leur culture présidentialiste qui les amènerait à préférer jouer de leur influence au sein du Conseil européen des chefs d'Etat et de gouvernement.

Sur ce dernier point, on ne peut donner tort à Francis Brochet. Souvent proposé comme lot de consolation à des hommes ou femmes politiques à recaser en attendant mieux, le mandat de député européen est souvent considéré comme une poire pour la soif, alors que nos partenaires européens le prennent très au sérieux, y compris les Britanniques avant le Brexit, et ce d'autant plus que le Parlement a gagné au fil des ans de nouveaux pouvoirs non négligeables.

A lire cet article, les dés seraient donc déjà jetés et il serait presque inutile de se déplacer pour aller voter.

Eh bien, je trouve cela dangereux pour la démocratie d'écrire cela.

Il vaudrait mieux conseiller aux électeurs d'exercer leur pouvoir de citoyen et peut-être aussi de suggérer des améliorations dans cette élection européenne pour donner par exemple plus de visibilité aux eurodéputés qui sont le plus souvent inconnus de leurs électeurs et très éloignés du terrain. En effet, qui peut donner spontanément le nom d'un eurodéputé français, à part celui de Nadine Morano ? C'est dire !