Deux films et deux destins de femmes françaises, l'une Isabelle Huppert, alias Sidonie, dans Sidonie au Japon d'Elise Girard, et l'autre Christine Angot, alias Christine Angot dans Une famille de Christine Angot à voir en ce moment au cinéma.
Sidonie, écrivaine, la cinquantaine, en panne d'inspiration, accepte l'invitation de son éditeur japonais Kenzo Mizoguchi qui souhaite ressortir son premier roman. Au fil d'une tournée de dédicaces au pays du soleil levant, accompagnée par ce dernier, ressurgissent les fantômes de son passé, dont celui de son mari Antoine incarné par August Diehl dont elle n'a jamais fait le deuil. Tout en découvrant la poésie et les traditions de ce pays, elle se rapproche de Kenzo, lui-même dans le creux de la vague, et retrouve le goût d'écrire.
Un très joli film qui donne envie d'aller se ressourcer au Japon. Isabelle Huppert, Tsuyoshi Ihara et August Diehl sont impeccables. Le choc des cultures donne lieu à des scènes cocasses qui émaillent le film. Une phrase nous reste en sortant de la séance : "Ici (au Japon), on ne parle pas d'amour, on le fait".
Bande annonce du film Sidonie au Japon d'Elise Girard
Ça parle d'amour, mais dans un tout autre registre, puisque dans son documentaire Une famille, Christine Angot revient sur l'inceste qu'elle a subi de son père, sur lequel elle a déjà beaucoup écrit, mais qu'elle devait mettre en images.
J'avoue que je n'aime pas le personnage médiatique de Christine Angot qui souvent m'agace et que je n'ai lu aucun de ses livres, mais j'encourage tout le monde à voir ce film.
Parfois dérangeant quand il nous fait pénétrer dans l'intimité mise à nue de sa réalisatrice (c'est ce qu'on a souvent reproché à l'autrice), il recèle des moments de grande intensité, une part d'universel qui fait de ce document un objet culturel d'intérêt général.
Pourquoi on subit l'inceste ? Pourquoi on se tait ? Pourquoi l'entourage se tait ? Pourquoi ce silence qui met des années à être brisé ? Pourquoi malgré tous ses livres, Christine Angot a-t-elle encore besoin de réaliser ce film, en retournant sur les lieux de ce qu'elle a subi enfant ? Pourquoi devoir entrer par la force chez cette belle-mère qu'elle n'a pas revue depuis tout ce temps, pour enfin avoir un échange avec elle, hélas en vain, etc ? Autant de questions et tant d'autres posées dans ce film qui se termine par un magnifique passage de témoin face à la mer entre Christine Angot et sa fille Léonore.
Bande annonce du film documentaire Une famille de Christine Angot
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