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A ma connaissance aucun candidat n'a encore parlé de culture lors de cette campagne présidentielle sanglante.

Il faut dire qu'on se demande s'il existe encore une politique culturelle autre qu'électoraliste dans cette France émiettée en autant de féodalités communales, départementales, régionales et nationales (pour ne pas dire royales tant notre système constitutionnelle ressemble à une monarchie élective).

Le seul à ma connaissance qui a prononcé le mot de culture est Jean-Luc Mélenchon qui derrière ses allures de tribun romain résistant contre tous les systèmes a osé parlé d'une culture pour tous. C'est en tout ca ce que j'ai pu comprendre. Et je lui en sais gré.

Aujourd'hui, en effet, les pouvoirs publics quand ils existent encore, ne se préoccupent que de l'urgence.

Ils parent donc au plus pressé, l'emploi en l'occurrence et donc les professionnels. On leur est tous redevable, n'est-ce pas ?

Mais derrière cet arbre majestueux, se trouve une forêt digne des temps anciens que l'homme n'avait pas encore soumis à son règne, je veux parler des pratiques amateurs qui font le terreau de toute notre culture.

Comme dirait notre Président en mal de sondage, de quoi suis-je en train de parler ? Mais du théâtre amateur, certes toujours plus choyé en nos contrés littéraires que la musique amateur. Et c'est là que les Athéniens s'atteignirent comme dirait l'autre.

Les pouvoirs publics quels qu'ils soient ont complètement abandonné ce terrain.

Je ne parle pas,des communes qui soutiennent leurs ensembles amateurs, des départements qui font ce qu'ils peuvent une fois financées les politiques sociales obligatoires, de même que les Régions. Mais l'Etat ne s'est-il pas désengagé des pratiques amateurs, contrairement à ce que notre cher Ministre, Frédéric Mitterrand, prétendait lors de son allocution aux Journées de la Culture il y a plus d'un an à La Villette. Un voeu pieux ?

L'Etat qui dispose par ses fonctionnaires talentueux de l'expertise neutre et bienveillante, a abandonné les pratiques amateurs pour ne se consacrer qu'aux grandes institutions et à la formation des élites.

Il a laissé les pratiques amateurs aux mains inexpertes des collectivités locales qui font ce qu'elles peuvent sans avoir la connaissance qui convient pour mener des politiques structurées dignes de ce nom.

L'Etat, qui par, ses conseillers, pouvaient encourager, orienter, si ce n'est financer, laisse s'installer une anarchie culturelle, qui fait la joie des électoralismes dont on se croyait sorti, dans une France supérieurement éduquée.

Où sont Maurice Fleuret, Marcel Landowski, Vincent Berthier de Lioncourt pour l'Ile-de-France, sans parler d'André Malraux qui ont structuré notre territoire, et Jack Lang qui a irrigué notre terre de culture en essaimant les graines des pratiques amateurs.

L'amateurisme de haut niveau, à côté de l'amateurisme tout court, est le terreau de notre culture. Il forme le public de nos salles de spectacle. Il crée des emplois pour nos professionnels, car les deux mondes ne sont pas étanches loin de là. Ils se nourrissent l'un de l'autre.

Ceux qui tournent le dos aux amateurs tels des Cassandre se trompent de cible. Leur cible devrait être la médiocrité, pas la défense des pratiques amateurs de tous les niveaux d'ailleurs.

En ce dimanche soir, je livre ces quelques réflexions pour aiguiser la pensée de nos candidats.

Merci à Jean-Luc Mélenchon d'avoir prononcer le mot de culture en tout cas !

Tag(s) : #Politique
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