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C'est ce que laissent penser les deux pleines pages consacrées au sujet par l'Est Républicain daté du 14 octobre dernier.

Le Conseil régional présidé par Jean Rottner menacerait en effet de réduire de 10% ses subventions à 46 institutions culturelles réparties sur tout le territoire régional, en sachant que certaines associations, comme l'Ensemble Stanislas à Nancy, ont déjà vu leur subvention fondre comme neige au soleil quand d’autres vont carrément disparaître comme LoRA, le réseau d’art contemporain en Lorraine.

Parmi les institutions concernées dans le Grand Nancy, figureraient le CDN-Théâtre de la Manufacture, l'Opéra National de Lorraine et le CCAM-Scène Nationale de Vandœuvre-lès-Nancy, dont le directeur, Olivier Perry, interviewé par l'Est Républicain, explique pourquoi il redoute cette mauvaise nouvelle qui arrive en pleine crise énergétique et climatique, nécessitant d'investir dans les économies d'énergie et la décarbonation du secteur, après une crise du Covid qui a considérablement affaibli la culture dans son entier.

Pourquoi en est-on arrivé là ?

La culture en France est traditionnellement dépendante des financements publics.

Après avoir été soutenus pendant des siècles par le Roi et sa cour, les artistes se sont tournés vers l'Etat et les pouvoirs publics représentés aujourd’hui par un millefeuille administratif dont la France a le secret, sans parler des fonds européens.

Pourtant, au début des années 2000, l'Etat a encouragé le secteur culturel à prendre son indépendance en promulguant des lois encourageant le mécénat des entreprises et des particuliers dans ce secteur. Améliorées depuis, ces dispositions fiscales sont aujourd’hui les plus avantageuses au monde.

Et pourtant, certaines institutions culturelles du Grand Est viennent seulement de s'y mettre, comme l'Opéra National de Lorraine avec la création de cercles de mécènes, quand d'autres n'y ont toujours pas eu recours comme La Manufacture à Nancy ou le Centre Malraux à Vandœuvre.

Il est vrai qu'une politique de recherche de mécénat n'est pas aisée à mettre en œuvre. Elle réclame des compétences spécifiques et du personnel qualifié.

Et si les très grandes institutions comme Le Louvre ou l'Opéra de Paris arrivent à capter des montants non négligeables de mécénat, leur prestige contribuant certainement à leur attractivité, les dons vont plus souvent en France à des organisations caritatives, dans le secteur social ou médical.

Contrairement aux pays anglo-saxons qui cultivent une tradition de mécénat sans laquelle il n'y aurait pas de vie culturelle, en France, on compte toujours sur les pouvoirs publics que ce soit du côté des artistes comme du public pour soutenir la culture.

De ce point de vue, même si les choses ont évolué en 20 ans, on n’a toujours pas fait notre révolution culturelle quand bien même la France reste sans doute le pays au monde qui fait le plus pour la culture.

Entre temps, toutefois, l’Etat s’est fortement désengagé du secteur refilant le bébé aux collectivités territoriales qui commencent elles aussi à rechigner, comme c’est le cas de la région Grand Est.

Le problème est qu’il ne faudrait pas jeter le bébé avec l’eau du bain.

Quant au citoyen, le meilleur moyen qu’il a de soutenir la culture, c’est encore de retourner dans les salles de spectacle, les théâtres, les expos, les salles de cinéma, etc.

Est Républicain du 14 octobre 2022
Est Républicain du 14 octobre 2022

Est Républicain du 14 octobre 2022

Tag(s) : #Culture, #Financements publics, #Grand Est, #Mécénat, #Nancy, #Grand Nancy, #Lorraine, #France
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