Au Sénégal, les homosexuels sont appelés des góor-jigeen, un terme wolof signifiant littéralement homme-femme qui était utilisé pour désigner une catégorie de personnes reconnue dans la société. Aujourd'hui, c'est devenu une injure.
Les góor-jigeen sont bannis de leur famille et de la société. Ils sont agressés, livrés à la police, menacés de mort.
Pire, si un homme décédé est soupçonné d'être homosexuel, il peut-être déterré du cimetière et rendu à sa famille qui doit lui trouver une autre sépulture.
C'est ce sujet qu'a traité le jeune auteur sénégalais Mohamed Mbougar Sarr dans son troisième roman "De purs hommes".
Un jeune universitaire dakarois, Ndéné Gueye, entend parler par sa copine Rama d'une vidéo virale montrant justement un garçon être déterré.
La découverte de cette vidéo abjecte va remettre complètement en question son positionnement vis-à-vis de l'homosexualité.
Cherchant à comprendre, il se rapprochera de la mère du garçon. Il aura des conversations sibyllines avec le directeur de son département qu'il a toujours admiré mais qui cache quelque chose.
Dans cette quête, sa relation intense avec Rama va s'abîmer dans un premier temps avant de renaître.
"De purs hommes" est sans doute l'un des plus beaux romans consacrés à l'homophobie au Sénégal et d'une manière générale au rejet de la différence.
D'une lecture plus facile que "La plus secrète mémoire des hommes" qui lui a valu le Prix Goncourt 2021, "De purs hommes" se distingue par sa langue belle et riche qui emporte le lecteur irrésistiblement de la première à la dernière page.
Notre maison généraliste et indépendante a été créée en septembre 2002, ses premiers titres sont parus un an plus tard. À ce jour, plusieurs collections (" Littérature française ", " Litt...
http://www.philippe-rey.fr/livre-De_purs_hommes-381-1-1-0-1.html
Site internet de l'éditeur Philippe Rey