"Le cœur ne cède pas", ou presque, de Grégoire Bouillier

Hélas pour les éditeurs et les libraires, je n'achète plus de livres depuis un moment. Plus de budget et plus de place. Et comme, à défaut de pouvoir me constituer une collection d'art, je fréquente les musées et les expos, j'aime fureter dans les médiathèques à la recherche de mes futures lectures.

Ce mois-ci, deux livres m'ont marqué en particulier : "Ils vont tuer vos fils", un premier roman très réussi, en forme de récit initiatique, de Guillaume Perilhou aux Editions de l'Observatoire et V13, le captivant récit du procès des attentats du 13 novembre 2015 à Paris d'Emmanuel Carrère chez P.O.L.

Un autre récit construit sur un fait réel, le jeûne suicidaire de Marcelle Pichon, ancien mannequin, m'avait intrigué au dernier Livre sur la Place à Nancy. "Le cœur ne cède pas" de Grégoire Bouillier chez Flammarion m'était apparu comme une lecture digne d'intérêt.

Malheureusement, là où je pensais lire l'histoire de cette femme qui s'est laissée mourir de faim, en 1985, seule dans son petit appartement parisien, son corps n'étant découvert que plusieurs mois plus tard, le récit de Grégoire Bouiller qui aurait pu faire 250 pages m'engloutit dans 900 pages très denses et très, voire trop riches en digressions, à tel point qu'on en perd parfois le fil de l'histoire.

L'auteur profite de ces pas de côté pour parler entre autres de lui, de ses états d'âme et de sa famille, ce qui n'est pas en soi inintéressant, mais superfétatoire.

Au bout de 180 pages, j'avoue que je me suis lassé, même si je n'ai pas complètement abandonné sa lecture.

Il faudra juste que je puisse prolonger mon emprunt au-delà d'un mois ce qui s'avère parfois laborieux avec les livres à succès.