A Toul, le Festival Bach perd tous les ans un peu plus de son intérêt. La programmation annoncée cette année ne dérogera hélas pas à la règle.
Pour commencer, ce sont à peu près toujours les mêmes artistes qui se relaient d'année en année depuis quelque temps déjà et le directeur-organiste-trompettiste policier ou policier trompettiste selon l'humeur du jour qui se programme cet été dans la quasi totalité des concerts avec orgue de sorte que le Festival devrait tant qu'à faire porter son nom accolé à celui de Jean-Sébastien Bach.
Comme phalange de qualité, on remarque toutefois le retour de l'ensemble vocal Les Discours de Denis Comtet, mais hélas dans des œuvres aussi éculées que le Requiem de Mozart et celui de Fauré. A voir ce que donnent ces œuvres interprétées par un ensemble de seulement douze chanteurs même professionnels.
On note aussi le retour de l'Orchestre de la Garde Républicaine pour le concert d'ouverture, mais cette fois uniquement avec ses cordes.
Comme chaque année, les étudiants des classes d'orgue des conservatoires d'ici et d'ailleurs auxquels s'ajoutent cette année des élèves trompettistes reviennent acquérir de l'expérience, à moindre frais pour l'organisateur, en donnant tout de même quatre concerts, sans oublier le Chœur de musicologie de l'Université de Lorraine, dans une Messe Solennelle indéfinie, ce qui fait au total cinq concerts sur treize donnés par des étudiants sur toute la durée du festival.
Les titres des concerts sont à l'avenant : de Bach à Poulenc, de Bach à Chopin, En passant de Bach à la Lorraine. Il ne manque plus qu'un concert à Toul Plage pour pelle, sceau et râteau intitulé Bach à sable.
Il y a pourtant un changement cette année. Désormais, en effet, tous les concerts seront payants, exceptés ceux des étudiants où la contribution sera libre.
Au fil des années, le Festival Bach de Toul qui, tel la grenouille voulant devenir aussi grosse que le bœuf, aspirait à être un grand rendez-vous international autour du Cantor de Leipzig et du Grand Orgue de la Cathédrale de Toul entièrement restauré et adapté à ce répertoire, et à grand renfort de parrains prestigieux, se réduit davantage à une animation musicale estivale pour touristes de passage et Toulois en attente de vacances ce qu'étaient déjà du temps de ma jeunesse les concerts d'orgue à la cathédrale de Toul.
Aussi, les passionnés d'orgue iront plus volontiers voir du côté de Vézelise, Domgermain ou ailleurs pour des programmations plus originales sur des orgues historiques restés dans leur jus.
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