En salle depuis mercredi, le documentaire Tehachapi de JR vu en avant-première mardi 11 juin au MK2 Quai de Loire, en présence de l'équipe du film.
En 2019, l'artiste plasticien JR investit le centre pénitentiaire de haute sécurité de Tehachapi en Californie pour un projet artistique hors du commun destiné à sensibiliser le grand public aux conditions de vie des détenus et à l’importance de la réinsertion sociale.
En collaboration avec des prisonniers et des membres du personnel, l'artiste, auteur d'installations photographiques monumentales à travers le monde, a pour objectif de réaliser un trompe-l’œil géant qui prendra son sens vu du ciel.
JR photographie les détenus un par un et leur demande de raconter leur histoire face caméra. Au total, il rassemble les portraits et les témoignages de 48 personnes accessibles via une application, leurs visages collés sur le béton symbolisant leurs espoirs et leurs rêves.
Dans le documentaire qu'il réalise pour retracer ce projet, il va aussi à la rencontre des familles des détenus et des victimes faisant ainsi acte de justice restaurative.
JR aurait pu s'en tenir à ce projet, mais comme le montre le film, il est retourné à Tehachapi pour réaliser une nouvelle fresque en trompe-l'œil sur les murs de la cour et il y retourne régulièrement depuis.
Depuis 2019, plusieurs détenus ayant participé au projet sont sortis de prison. Ce projet artistique les a transformé comme il a aussi transformé le regard des surveillants et du personnel en général vers plus d'humanité.
JR fait même la promotion du film avec Kevin Walsh, l'un des protagonistes du film qui vient juste d'être libéré et qui était présent à l'avant-première à Paris.
Si le film donne à voir quelques aspects du fonctionnement d'une prison de haute sécurité aux Etats-Unis, ce n'est pas à proprement parler un film sur la prison mais bien un film sur la réalisation d'un projet artistique en milieu carcéral.
Le film montre aussi les conditions exceptionnelles dans lesquelles JR a pu réaliser son projet, notamment l'autorisation de pénétrer dans l'enceinte de la prison avec tout le matériel souhaité y compris téléphone portable et drone et la possibilité de circuler librement partout.
On y découvre quand même avec stupéfaction l'exigüité des cellules partagées à deux et l'existence de cellules cages en extérieur.
Un film à voir à la fois pour le côté exceptionnel du projet artistique et pour les valeurs humanistes qu'il souhaite transmettre !
Parallèlement à son film, JR présente l'exposition Dans la lumière à la Galerie Perrotin à Paris jusqu’au 27 juillet rassemblant des films et des tirages photographiques uniques qui reproduisent les différents moments du projet Chiroptera, réalisé sur la façade de l’Opéra de Paris en novembre dernier.
Il y explore les thèmes de la lumière et de l'ombre, essentiels dans son œuvre et comme en écho à Tehachapi, l’exposition symbolise la libération des prisonniers de la caverne de Platon et leur retour vers la lumière.
"Chacun d’entre nous peut sortir de sa caverne et devenir un acteur lumineux dans le monde que nous partageons", une citation de l’artiste en exergue de l'exposition qui sied tout aussi bien au film Tehachapi.
JR has the largest art gallery in the world. Thanks to his photographic collage technique, he exhibits his work on the walls of the whole world, attracting the attention of those who do not usually
Bande annonce du film