Huitième saison de Musique Sacrée à Notre-Dame-de-Bonsecours à Nancy

En ce dimanche 31 octobre, l'Ensemble de la Chapelle de Bonsecours a inauguré sa huitième saison de concerts spirituels à l'Eglise Notre-Dame-de-Bonsecours de Nancy.

D'ici avril, il proposera un dimanche par mois un concert de musique sacrée sous la direction respective de Benoît Porcherot et Jean-Sébastien Nicolas, ses deux chefs fondateurs.

Constituée de chanteurs et instrumentistes de haut niveau, il se consacre principalement à la musique du XVIe siècle à nos jours, avec une prédilection pour la musique au temps de Jean-Sébastien Bach.

Seul ensemble vocal et instrumental à faire vivre tout au long de l'année la musique baroque sacrée à Nancy, il se produit qui plus est dans le sublime écrin de l'Eglise Notre-Dame-de-Bonsecours, splendeur de l'architecture rococo due à Emmanuel Héré, où reposent Stanislas de Lorraine, son épouse et sa mère.

Ce dimanche, la Chapelle de Bonsecours, dirigée par Jean-Sébastien Nicolas, a réuni autour de la Cantate BWV 158 de Jean-Sébastien Bach, des œuvres de Dietrich Buxtehude, Heinrich Schütz, Carlo Gesualdo et Charles Villiers Stanford, seul représentant de la musique moderne dans un programme traversé par le thème de la mort, conformément au calendrier liturgique.

En guise d'introduction, l'ensemble a donné Justorum animae, un premier motet de l'Anglais Charles Villiers Stanford (1852-1924) extrait de ses Three Latin Motets, op. 38. Avec Beati quorum via, troisième de ces motets, interprété plus loin dans le programme, il nous transporte dans l'univers des célèbres Colleges anglais d'Oxford et Cambridge à l'architecture gothique flamboyante qui abritent une tradition musicale et en particulier vocale incomparable dont Charles Villiers Stanford est un représentant incontournable.

La basse Benjamin Colin a interprété ensuite avec ferveur Komm süsser Tod BWV 478 de Jean-Sébastien Bach (1685-1750), véritable appel au repos éternel, un air également célèbre pour avoir servi de base au Norvégien Knut Nystedt (1915-2014) pour son morceau Immortal Bach (1988) pour chœur a cappella.

D'Heinrich Schütz (1617-1684), l'ensemble a ensuite donné un premier motet, Wann unsre Augen schlafen ein SWV 316, avant d'interpréter la Cantate BWV 158 Der Friede sei mit dir de J.-S. Bach, qui bien que de dimension modeste, comparée aux autres Cantates, n'en demeure pas moins remarquable. Composée pour basse soliste, Jean-Sébastien Nicolas y assure avec engagement les récitatifs et aria avec la soprano Clara Ben Attar.

Il faut souligner ici que l'ensemble vocal constitué d'une vingtaine de chanteurs, est accompagné par un effectif instrumental réduit à un violon, deux basses de viole et un orgue.

Après le troisième des Three Latin Motets de Charles Villiers Stanford, l'ensemble poursuit avec Mit Fried und Freud ich fahr, Klag-Lied BuxWV 76, chant funéraire de Dietrich Buxtehude (1637-1707) à l'atmosphère tout en recueillement.

Incursion dans la Renaissance, le motet O vos omnes de Carlo Gesualdo (1566-1613) se déploie dans une atmosphère tragique faite à la fois de noirceur et de profondeur.

Il précède Das ist je gewisslich wahr SWV 388, motet de Heinrich Schütz, qui célèbre la figure du Christ, clôturant sur un ton plus joyeux ce premier des concerts spirituels de la Chapelle de Bonsecours.

D'ores et déjà, rendez-vous est pris dimanche 5 décembre.