Raccourcies de trois jours pour cause de confinement, les Nancyphonies se sont terminées hier au regret du public venu nombreux assister aux deux derniers concerts de cette 30e édition qui restera dans les annales.
A 17 heures, on a découvert Arielle Beck, une toute jeune pianiste de 11 ans, déjà en dernière année au CRR de Paris. En 2018, elle a remporté le Premier Grand Prix du Concours Jeune Chopin de Martigny, en Suisse, où elle a fait la rencontre de l’icônique Martha Argerich, Présidente du Jury, qui l’a décrite au micro d’Olivier Bellamy comme « quelqu’un de très extraordinaire,…, une grande sensibilité ». Elle est dans la classe de Billy Eidi à Paris et reçoit également l'enseignement d'Igor Lazko et les conseils de Stephen Kovacevich à Londres, excusez du peu.
Sur scène, une fois au clavier, elle est dans son univers. La petite fille joyeuse qu’elle est devient musique. Elle enchaîne les œuvres et les compositeurs se jouant des difficultés techniques comme dans les variations « Abegg » de Schumann, la 11e Rhapsodie hongroise de Liszt ou encore Chopin, tout en faisant preuve d’une remarquable sensibilité musicale, celle qui a frappé Martha Argerich à juste titre.
Plus qu’une interprète, elle nous offre aussi une Mazurka de sa composition à la manière de Chopin qui ne l'aurait pas reniée. Entre chaque morceau, après un salut et un petit sourire au public, elle se rassoit précisément, ajuste sa jolie robe avant de poursuivre son récital. Le public lui fait une ovation qui semble l’étonner, jamais tout à fait satisfaite d’elle-même, ce qui en art est plutôt une bonne chose. Alors qu’elle est déjà repartie vers d’autres cieux, le public nancéien espère bientôt revoir cette petite fée du piano.
Année Beethoven oblige, Hugues Leclère a consacré le concert de clôture prévu initialement dimanche à trois grandes Sonates du génie de Bonn, la 8e dite « Pathétique », la 21e dite « Waldstein » et la 23e dite « Appassionatta ». Un programme granitique que le pianiste sculpte avec une précision admirable, révélant chaque relief, chaque anfractuosité de la matière musicale. Une vision à la fois rigoureuse et expressive de ces trois chefs d’œuvre de la littérature pour piano auxquels Hugues Leclère rend un hommage réussi. Mais pour clôturer ce concert de manière plus légère, il interprète la 1ère Bagatelle de Beethoven. Malgré tout, c’est avec un sentiment de tristesse que le public quitte l’auditorium du Conservatoire de Nancy privé à nouveau de concerts.
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Chaîne youtube d'Arielle Beck