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Au début des années 90, Amnesia, c'est le nom d'un club branché d'Ibiza où Jo, jeune DJ arrivé de Berlin, est venu pour mixer. Amnesia c'est aussi l'oubli dans lequel se mure depuis 45 ans sa voisine Martha, elle-aussi allemande.

Leur rencontre, sur fond de musique, dans la chaleur et les paysages arides d'Ibiza va provoquer chez elle une profonde remise en question.

Elle qui refuse de parler sa langue et a enfoui ses origines par honte des crimes nazis va petit-à-petit faire la paix avec elle-même au contact de ce jeune homme plein de vie appartenant à une génération qui ne porte plus la culpabilité des crimes passés.

Esquissant, à travers Martha, un portrait très pudique de sa propre mère, Barbet Schroeder, signe un film très subtile sur la mémoire intime et collective du nazisme, servi par le duo très réussi formé par Marthe Keller, lumineuse et Max Riemelt, jeune homme enthousiaste, tous deux réunis par l'amour de la musique.

Trois continents, trois destinées d'hommes au seuil de la vieillesse qui une fois la retraite venue doivent donner un nouveau sens à leur vie, pour avoir encore une chance de s'accomplir.

A Seattle aux Etats-Unis, Robert Pearson a tout largué pour retourner dans la Californie de son enfance seul au volant d'un camping-car d'occasion.

Au Japon, Genji Yamada, une fois son travail derrière lui, a cherché à s'occuper pour ne pas finir comme les "feuilles mortes mouillées" qui traînent aux basques de leur femme. Pêche, golf, piscine n'ont pas réussi à tromper son ennui, jusqu'à ce qu'il se découvre une passion pour la lecture de livres pour enfants dans les écoles.

Originaire de Blackpool en Angleterre, Steve Philips, célibataire, a décidé, quant à lui, de s'installer avec ses deux chiens en Espagne, à Benidorm, ce paradis pour retraités étrangers en quête de soleil et d'un meilleur pouvoir d'achat. Le soir venu, Steve se mue en une créature extravagante pour animer un show comique et faire rire son public de retraités.

La réalisatrice Jacqueline Zünd entremêle ces trois destins très différents, mais que réunit la nécessité à ce moment charnière de leur vie qu'est la retraite de se réinventer pour pouvoir continuer.

Le film nous entraîne non sans une certaine mélancolie dans leur réflexion sur la solitude et la finitude des choses, tout en rappelant l'espérance que procure le besoin d'accomplissement.

Un documentaire touchant, sensible et à la portée universelle !

Masculin ou féminin, la société nous assigne un genre dès la naissance. Problème : certains naissent intersexués, avec les attributs des deux sexes, ni tout à fait garçons, ni tout à fait filles. Mais la société n'accepte pas cette troisième voie et elle oblige souvent à choisir, parfois dès le plus jeune âge et à rectifier ce qu'elle considère comme une erreur de la nature.

Il existe cependant des sociétés humaines qui ont intégré cette dimension intersexuée qu'elles reconnaissent comme telle et à laquelle elles attribuent un rôle particulier.

C'est le cas de la communauté amérindienne Narrangansset de Rhode Island au Nord-Est des Etats-Unis, qui accepte le jeune Sherente Harris, âgé de 16 ans, tel qu'il est, intersexué, et va même jusqu'à le considérer doté d'une âme double, lui allouant un rôle spécifique dans la communauté.

Mais en dehors de son clan, du fait de l'acculturation des Amérindiens, Sherente qui signifie être de tonnerre dans sa langue se bat contre les discriminations qu'il subit, tout en prenant sans rancune la défense des droits des peuples autochtones.

Ce documentaire français de Stéphanie Lamorre filme Sherente dans son quotidien avec ses joies et ses difficultés face au rejet et nous aide à accepter l'autre avec sa propre identité. En soi, il vaut beaucoup de plaidoyers.

"Fille ou garçon ? C’est la question que l’on pose le plus souvent à la naissance d’un bébé. Mais il arrive parfois que le médecin réponde que le sexe de l’enfant n’est pas déterminé, et qu’il propose d'y remédier.

Lynn, qui vit à Berlin, raconte ses opérations, son enfance passée à nager entre deux eaux et sa colère contre le corps médical. Car de nombreuses personnes intersexes ont été précocement opérées, au motif que ce serait mieux pour elles. Aujourd’hui, on sait cependant que ces interventions laissent de lourdes séquelles psychologiques."

En complément du documentaire Âme double, Xenius nous éclaire avec beaucoup de pédagogie sur ce sujet délicat qui fait débat et renvoie à l'actualité sur les questions de genre.

Tag(s) : #film, #cinéma, #Barbet Schroeder, #Marthe Keller, #Max Riemelt, #Nazisme, #Mémoire, #Ibiza, #Documentaire, #Intersexuation, #Peuples amérindiens, #LGBTI, #Retraite, #Changement de vie
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