La plateforme d'arte nous fait le plaisir de nous proposer trois films de Jean Eustache (1938-1981) : Le père Noël a les yeux bleus, La maman et la putain et Mes petites amoureuses.
Dans la lignée de la Nouvelle Vague, Jean Eustache, trop tôt disparu à seulement 42 ans, produit un cinéma au plus près du réel souvent autobiographique comme c'est le cas dans les trois films proposés ici.
Le moyen métrage Le père Noël a les yeux bleus (1966) raconte l'histoire d'un jeune homme, Daniel (Jean-Pierre Léaud), qui, pour se payer un duffel-coat, accepte la proposition d'un photographe de se déguiser en père Noël pour poser dans la rue avec les passants.
La maman et la putain (1973) raconte quelques jours de la vie d'un jeune homme oisif, Alexandre (toujours Jean-Pierre Léaud), qui passe sa vie à discuter dans les cafés. Vivant chez sa maîtresse, Marie (Bernadette Lafont), il tente désespérément de persuader son ancienne petite amie, Gilberte (Isabelle Weingarten), de revenir avec lui et sort avec Veronika (Françoise Lebrun), une infirmière abordée dans la rue.
Mes petites amoureuses (1974) raconte, quant à lui, l'enfance et l'adolescence de Daniel dans un petit village proche de Bordeaux auprès de sa grand-mère, puis à Narbonne auprès de sa mère.
Ces trois films ont selon moi comme point commun principal la quête de l'amour et des femmes chez l'homme.
Jean Eustache emprunte Jean-Pierre Léaud à François Truffaut pour jouer son double amoureux dans les deux premiers films.
Malgré ses 3h40 et un accueil critique divisé à sa sortie, La maman et la putain est devenu depuis un film culte qu'il faut avoir vu au moins une fois dans sa vie.
Mes petites amoureuses, récit d'initiation beaucoup moins dialogué n'a pas eu le même succès et pourtant il s'en dégage un certain charme.
L'autre point commun de ces trois films réside dans l'attachement d'Eustache à dépeindre avec un certain regard naturaliste le Sud de la France dont il était originaire et les milieux populaires lui qui était fils d'ouvrier et titulaire d'un CAP d'électricien.
On se prend à rêver des autres films qu'il aurait pu encore tourner s'il ne s'était pas suicidé en 1981.