Le jeune pianiste polonais Szymon Nehring captive le public nancéien dans le 1er concerto de Chopin.

Vint ensuite la révélation au public lorrain de Szymon Nehring, jeune pianiste polonais de 27 ans, lauréat des redoutables Concours Frédéric Chopin de Varsovie et Arthur Rubinstein de Tel Aviv, qui a littéralement survolé de sa hauteur le premier concerto de Chopin, devant un public captivé.

Les concertos de Chopin ne font hélas pas partie des concertos les plus joués en concert. Dernière œuvre composée en Pologne avant l'exil, le premier concerto, comme le deuxième, requiert plus que de la virtuosité de la part du soliste. Les notes s'enchaînent au clavier comme de la dentelle sur le métier à tisser. Aucune faute n'est permise. Avec soin et délicatesse, c'est ce dont les mains longues et fines de Szymon Nehring ont fait preuve dans une interprétation inspirée et aérienne, largement acclamée par le public de la Salle Poirel.

Un pianiste à suivre, qu'on espère retrouver prochainement dans la Cité de Stanislas, roi de Pologne et Duc de Lorraine, aux Nancyphonies ou dans la saison de l'ALMC.

Et pour finir, l'œuvre sans doute la plus connue de Witold Lutoslawski, son Concerto pour orchestre. Influencée par Bartok et Stravinsky, puisant dans le folklore de son pays, mais aussi œuvre de résistance à l'oppression soviétique, cette pièce de 1954 pour grand orchestre magnifie tous les pupitres pour former une toile sonore aux mille couleurs.

Si, en général, l'Orchestre de Nancy souffre toujours d'un déséquilibre sonore en faveur de l'harmonie, et d'un son manquant parfois de finesse, Marta Gardolinska a conduit ce concert, y compris l'œuvre complexe de Lutoslawski, avec la précision et le panache qu'on lui connaît désormais à Nancy.

Photos : Bartek Barczyk