Du côté du pouvoir, il n'y a jamais assez de places pour rassurer les Français. Emmanuel Macron leur en a d'ailleurs promis 15000 de plus. Le problème c'est qu'une fois construites, comme par un effet d'appel d'air, elles sont tout de suite pleines.
Aujourd'hui, 72000 personnes détenues doivent se partager 61000 places avec des disparités énormes selon les catégories d'établissement, le record de surpopulation revenant aux Maisons d'Arrêt, par lesquelles passent toutes les personnes incarcérées en préventive et les courtes peines.
Bizarrement, pendant le confinement, on avait réussi à libérer 10000 personnes en fin de peine, ne présentant aucun risque. La population carcérale avait retrouvé un niveau acceptable, sans incidence sur la sécurité des Français.
Face à cette surpopulation actuelle et l'objectif de 15000 places de prison supplémentaires, le syndicat FO-Justice, en visite à la Maison d'Arrêt de Nancy-Maxéville, dans le cadre d'un tour de France des établissements pénitentiaires, réclame 3000 postes de surveillants supplémentaires, une revalorisation de la profession passant par des augmentations de salaire et un redécoupage des journées de travail, la création de postes d'adjoints de sécurité et la réorganisation des établissements par type de peine, cf. article de l'Est Républicain ci-joint du jeudi 10 novembre.
Le problème est qu'on a affaire ici à une spirale infernale de chiffres qui ne résout rien.
Alors qu'il existe dans de nombreux cas et pour un coût moindre que la prison des peines alternatives qui tout en sanctionnant évitent les effets pervers de celle-ci, la France est le pays qui incarcère le plus en Europe, sans que cela résolve les problèmes d'insécurité.
Face à ce constat, au-lieu de continuer à construire des prisons selon un mode de partenariat public-privé qui rapporte beaucoup d'argent à de grands groupes de BTP et de services, et produisent des méga-structures inhumaines en béton qui font regretter aussi bien chez les surveillants que chez les détenu(e)s, les prisons à l'ancienne, il serait plus judicieux d'examiner toutes les solutions alternatives et moins coûteuses dans l'intérêt commun de la société tout entière.