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De mois en mois, la population carcérale ne cesse d'augmenter en France.
Au 1er mars dernier, comme il est rappelé dans l'article de l'Est Républicain ci-après du 11 avril 2024, elle était de près de 76766 détenus pour 60719 places soit une surpopulation moyenne de 140 %, avec des pics pouvant aller jusqu'à 200 % dans certains établissements pénitentiaires.
Dans ces prisons surchargées, aujourd'hui, 3000 personnes doivent dormir sur des matelas à même le sol.
Si la situation dans le département de Meurthe-et-Moselle n'est pas aussi critique, on commence à atteindre les seuils d'alerte avec 99 % de taux d'occupation à Toul et Ecrouves selon les représentants national et Grand Est de FO-Pénitentiaire interrogés dans l'article.
Traditionnellement, dans un centre de détention, contrairement à une maison d'arrêt, les détenus devraient être en cellule individuelle. Ce n'est déjà pas toujours le cas à Toul et la situation risque donc de s'aggraver.
Selon les représentants de FO-Pénitentiaire, les raisons de cette surpopulation sont multiples : « Davantage de magistrats, donc davantage de condamnations, alourdissement systémique des peines. À l’approche des Jeux olympiques, la situation risque de s’aggraver encore davantage ». Traditionnellement, en France, les magistrats ont beaucoup plus recours à l'incarcération que dans d'autres pays européens similaires au nôtre.
À situation exceptionnelle, les représentants de FO-Pénitentiaire réclame une mesure d’exception : « Libérer de façon anticipée les détenus en fin de peine, cela a déjà été fait lors de la crise Covid et montré que, loin d’être risquée, une telle opération pouvait produire des effets rapides, à la mesure de l’urgence ».
Mais face à la surpopulation carcérale, l'Etat français, de manière simpliste, répond par toujours plus de places de prison : 15000 annoncées dès le premier quinquennat d'Emmanuel Macron. Une troisième prison destinée à accueillir 180 détenus, certes orientée vers l'insertion professionnelle, est ainsi prévue d'ici 2026 à Toul.
Or, aussitôt construites, les nouvelles places sont occupées, le système judiciaire, comme la nature, ayant horreur du vide.
Mais jusqu'à combien de personnes allons-nous encore incarcérer en France, un pays déjà condamné à de nombreuses reprises par la Cour européenne des droits de l'Homme pour ses conditions indignes d'incarcération, par ailleurs régulièrement pointées du doigt dans les rapports du Contrôleur Général des Lieux de Privation de Liberté ?
Les représentants de FO-Pénitentiaire réclament plus de pouvoir donné par l'Etat à leur administration pour gérer la situation.
En attendant, ils se félicitent déjà de la meilleure reconnaissance obtenue depuis le 1er janvier 2024 de leurs métiers. Les surveillants sont désormais reconnus comme fonctionnaires de catégorie B et les officiers comme fonctionnaires de catégorie A, avec par conséquent une importante revalorisation de leurs traitements.
De quoi attirer davantage de candidats dans un métier qui recrute et qui offre par ailleurs des possibilités d'évolution professionnelle rapide, nombre de directeurs d'établissements pénitentiaires ayant commencé comme surveillants, à l'image de Madame Christophe, Directrice de la Maison d'Arrêt de Nancy-Maxéville.
Photos Centre de Détention de Toul @ DR
Photos Centre de Détention de Toul @ DRPhotos Centre de Détention de Toul @ DR
Photos Centre de Détention de Toul @ DRPhotos Centre de Détention de Toul @ DR

Photos Centre de Détention de Toul @ DR

Article de l'Est Républicain du 11 avril 2024

Article de l'Est Républicain du 11 avril 2024

Tag(s) : #Justice, #Prison, #Administrationpénitentiaire, #Surpopulationcarcérale, #CGLPL, #ForceOuvrière, #FOPénitentiaire, #Toul, #Ecrouves, #Lorraine, #GrandEst, #France
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