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Hier, à Toul (54), j'ai rencontré un jeune réfugié demandeur d'asile de Sierra-Leone qui a préféré fuir son pays où il était discriminé du fait de son orientation sexuelle. Il était menacé à la fois dans sa famille et par la police qui risquait de l'arrêter. Il a été battu et aurait pu finir ses jours dans les geôles moyenâgeuses du pays.
Depuis Freetown, la capitale de la Sierra-Leone, il a parcouru des milliers de kilomètres à travers l'Afrique jusqu'en Tunisie où il a embarqué sur un bateau de fortune et affronté une traversée très dangereuse jusqu'à l'île de Lampedusa. De là, il a été transféré dans un camp pour réfugiés sur le continent. Mais les conditions de vie y étant déplorables, il a pris à nouveau la fuite en direction de la France.
Arrivé à Nancy il y a quelques mois dans un état de santé physique et psychique très dégradé, il est désormais pris en charge médicalement et hébergé par l'association Arelia à Toul. Il a dû être opéré au CHRU de Brabois suite à des coups reçus à la tête dans son pays.
Sa demande d'asile sera prochainement étudiée par les services de l'Etat.
En attendant, pour survivre, il touche 200 euros par mois moins 20 euros de forfait téléphonique et 10 euros de carte de transport pour aller de Toul à Nancy, soit 170 euros nets.
Avec cette somme, il doit donc se nourrir, se vêtir, etc
Jusqu'à maintenant, voici sur la photo la quantité de nourriture à laquelle il avait droit pour un mois aux Restos du Cœur et à la Croix Rouge à Toul.
Personne ne lui avait encore parlé du Secours Catholique qui lui a délivré une aide exceptionnelle et non renouvelable de 16 euros en chèques services mais n'a pas voulu lui donner de bon vêtement pour sa boutique Rodhain.
L'ouverture d'une antenne du Secours Populaire à Toul va lui permettre d'avoir un peu plus de nourriture chaque mois.
Même si les produits donnés peuvent faire doublon d'une association à l'autre : huile, sucre, lait, riz qui reviennent tous les mois, qu'ils n'ont pas toujours d'intérêt ou sont inconnus des bénéficiaires qui ne savent pas comment les utiliser. C'est la limite d'un système où interviennent plusieurs associations sans forcément de coordination.
Contrairement aux idées reçues, la vie des demandeurs d'asile en France n'a donc rien de paradisiaque, d'autant que tant qu'ils n'en ont pas l'autorisation, ils n'ont pas le droit de travailler et gagner leur vie alors que beaucoup ont des métiers très recherchés notamment manuels (le jeune en question est maçon et plaquiste).
En attendant, ils relèvent donc entièrement des associations caritatives et d'une prise en charge gratuite pour la santé, les loisirs, etc, ce qu'ils ne veulent pas forcément.
Quand je lui ai demandé hier comment il se voyait dans cinq ans, le jeune réfugié de Freetown m'a répondu : avec un travail et vivant normalement, comme tout le monde.
Eh bien, je crois que c'est ce qu'ils espèrent tous, contrairement aux idées véhiculées par l'extrême droite ici ou ailleurs.
Ration pour un mois aux Restos du Cœur et à la Croix Rouge de Toul

Ration pour un mois aux Restos du Cœur et à la Croix Rouge de Toul

Tag(s) : #Réfugié, #Afrique, #Homophobie, #Discrimination, #Arelia, #Toul, #Nancy, #Lorraine, #GrandEst, #France
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