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Intitulé Résistance, le concert de l'Orchestre de l'Opéra national de Lorraine fut en effet tout en tension hier soir à la Salle Poirel à Nancy.
Sous la direction de Marta Gardolínska, les trois premières œuvres du programme ont plongé le public dans une atmosphère sombre et dramatique.
Null de l'Ukrainienne Victoria Polevá, née en 1962, a introduit le concert dans un style minimaliste proche de celui d'Henryk Górecki, faisant se succéder des nappes sonores aux couleurs sombres avant de se terminer dans une tension dramatique par une série de crescendos culminant en tutti de percussions et de cloches. Une œuvre composée en 2006 emprunte de spiritualité mais qui au regard de l'actualité porte en elle une forme de prémonition.
Puis le jeune et brillant violoncelliste roumain Andrei Ioniţă a rejoint l'orchestre pour donner l'un des concertos les plus célèbres du répertoire, celui d'Edward Elgar composé au sortir de la Première Guerre Mondiale. Bien que parsemée de moments de danse joyeux, l'œuvre elle-même reste encore très marquée par le conflit mondial qui laissa littéralement sans voix le compositeur britannique. Ce concerto, magnifiquement interprété hier soir, le fit définitivement accéder à la postérité.
L'œuvre pivot du programme fut l'Etude pour orchestre à cordes de Pavel Haas, compositeur tchèque gazé à Auschwitz en 1944. Composée en 1943 à Terezín (Theresienstadt) transformée par les nazis notamment en camp de transit pour artistes et intellectuels juifs avant leur déportation finale, l'œuvre fut créée avec les moyens du bord. Ayant échappé de justesse à la disparition, grâce notamment à un élève du compositeur et au chef Karel Ančerl, son créateur, seul survivant de cette période, cette œuvre ne laisse pas tout à fait imaginer l'horreur dans laquelle ces femmes et ces hommes ont pu vivre et comment la musique leur a permis de tenir le plus longtemps possible. Elle n'est en effet pas aussi sombre qu'on pourrait l'imaginer avant écoute et recèle en elle comme encore un peu de lumière en guise d'espoir.
Heureusement, le concert s'est terminé par une œuvre beaucoup plus légère, avec la Sinfonietta de Francis Poulenc, seule œuvre symphonique du compositeur, composée en 1947, sur le modèle des symphonies de Haydn. Dès les premières mesures, on reconnaît ce qui fait le charme du compositeur dont la musique de style néo-classique est reconnaissable entre toutes.
Malgré quelques scories par-ci par-là, cheffe et orchestre se sont montrés en forme dans ce programme exigeant autant pour eux que pour le public.
Le soliste Andrei Ioniţă qui se produisait pour la première fois à Nancy est à suivre.
Et le vent d'Est qui souffle à Nancy depuis l'arrivée de Marta Gardolínska comme directrice musicale promet sans doute d'autres programmes à la découverte d'œuvres inouïes qui sortent des sentiers battus.
Répétitions @ ONL
Répétitions @ ONL
Répétitions @ ONL
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Répétitions @ ONL

Répétitions @ ONL

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