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Qui connaît un peu la vie et l'œuvre du pianiste, compositeur et chef d'orchestre américain Leonard Bernstein (1918-1990) n'apprendra pas grand chose en regardant Maestro, le biopic que lui consacre Bradley Cooper, acteur, réalisateur et producteur du film avec Martin Scorcese et Steven Spielberg, excusez du peu.
Le film se concentre hélas essentiellement sur la vie privée du maestro et en particulier sur sa bisexualité ou plutôt son homosexualité vécue en marge de son mariage avec celle qui le soutiendra toute sa vie et lui donnera trois enfants.
Son travail de compositeur et d'interprète passe finalement au second plan et on apprend rien sur le processus de création de celui qui fut aussi un grand compositeur. Or, c'est bien là que le film aurait été intéressant.
Transparaît juste, sans être creusée, l'espèce de schizophrénie qui le tourmentait née de l'opposition entre le travail solitaire que nécessite la composition et celui d'interprète qui s'exerce dans la lumière avec les autres. Cette dichotomie était chez lui source de souffrance et il a toujours été tiraillé entre les deux. En fait, il aurait voulu composer davantage mais la direction d'orchestre l'a toujours rattrapé, lui qui était en plus un véritable show man.
Dans un souci de réalisme, Bradley Cooper se fait la tête de Bernstein à chaque période de sa vie. Parfois, c'est assez saisissant, mais c'est aussi souvent agaçant en particulier au début où il peine à retrouver les traits du jeune Bernstein qui était très bel homme.
Dans les scènes où il dirige, en particulier le final de la 2e de Mahler, on ne peut s'empêcher de faire le rapprochement avec l'original pour se rendre compte que Bradley Cooper en fait des tonnes.
Au final, Maestro ne parvient pas à égaler la réussite de A star is born.
A voir à la rigueur sur Netflix
Plutôt que de regarder Maestro le biopic de Bradley Cooper consacré à Leonard Bernstein (1918-1990), mieux vaut revoir l'excellent documentaire Leonard Bernstein : The Gift of Music qui retrace toute la vie du musicien américain depuis son enfance à Boston dans un milieu peu porté sur la musique, en passant par la naissance de sa vocation, sa formation au contact de grands maîtres (Mitropoulos, Reiner, Koussevitzky, Copland) jusqu'à son premier concert à la tête du New York Philharmonic à seulement 25 ans qui le propulse d'un seul coup sur la scène américaine et internationale, suivi par 45 ans d'une carrière ininterrompu de pianiste, chef d'orchestre, compositeur et pédagogue, inspirée par l'amour de la musique et des gens.
Sublimé par la voix de Lauren Bacall, le documentaire, entrecoupé d'extraits d'interviews, de répétitions et de concerts montre également la relation très particulière que Bernstein avait avec la musique de Gustav Mahler qu'il a contribué à faire reconnaître dans le monde entier.
Boulimique dans tous les sens du terme, il aura mis toute sa vie son corps à rude épreuve ce qui explique sans doute sa disparition à seulement 72 ans, un an après celle de son condisciple Herbert von Karajan, à qui il avait rendu un hommage vibrant lors de l'inauguration de l'Opéra Bastille, faisant taire les rumeurs de rivalité entre les deux chefs.
Tag(s) : #Cinéma, #Cinéma américain, #Maestro, #Leonard Bernstein, #Bradley Cooper, #Netflix, #Documentaire, #Musique classique, #Musique contemporaine, #Jazz, #Opéra, #Comédie musicale, #Pianiste, #Chef d'orchestre, #Compositeur
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