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Ça y est, j'ai enfin pu voir West Side Story dans la version de Steven Spielberg et globalement, je ne vois pas ce que cette adaptation apporte de plus par rapport à celle de 1961 de Jerome Robbins et Robert Wise, elle-même adaptée de la comédie musicale de 1957.

Heureusement, on retrouve la musique géniale de Leonard Bernstein dans les parties chantées et certaines parties instrumentales, même si elle a fait l'objet d'une adaptation, certes réussie, de David Newman, en particulier pour certains passages instrumentaux. Le tout est joué par le New York Philharmonic Orchestra et le Los Angeles Philharmonic Orchestra dirigés par Gustavo Dudamel, excusez du peu. C'est dire que la production n'a pas lésiné sur le budget alloué à cette bande son rutilante qui m'a plusieurs fois donné des frissons. Et c'est heureux car la musique de Leonard Bernstein est ce dont on se souviendra de cette œuvre quand on aura oublié le reste.

Même s'il s'inspire du travail de Jerome Robbins, le chorégraphe de la comédie musicale et de la première adaptation au cinéma, Justin Peck signe une nouvelle chorégraphie, en rapport avec le scénario revu et corrigé par le dramaturge Tony Kushner. Toutefois, celle-ci n’apporte rien de plus que celle de Robbins en 1961.

De son côté, Steven Spielberg défend l’authenticité de sa version par le choix d’acteurs tous latino pour incarner les Portoricains quand en 1961, ce sont des blancs qui incarnaient ces rôles. Mais au fond, est-ce si important d'être un acteur latino pour interpréter un personnage portoricain ?

Ce qui pourrait apporter davantage d’authenticité, c’est que tous les acteurs de Spielberg savent danser et chanter. Cependant, dans la version de 1961, rien ne trahit le fait que la plupart des acteurs, hormis George Chakiris, est doublée.

Autre différence visible en 2021, les acteurs masculins se remarquent davantage par leur plastique et leur musculature avantageuses que ceux de 1961. Les temps ont changé et Hollywood avec ses codes est passé par là.

La présence au casting de Rita Moreno qui incarnait Anita en 1961 et Valentina un demi-siècle plus tard est en revanche un vrai plus pour le film qui y gagne en émotion. Son interprétation de « Somewhere » qu’elle chante avec les moyens vocaux qui sont les siens aujourd’hui est l’un des moments les plus forts et les plus émouvants du film.

Quant à Steven Spielberg, il bénéficie avec un budget de 100 millions de dollars de moyens colossaux pour sa réalisation et il utilise tous les effets possibles pour en mettre plein la vue au spectateur. Est-ce que pour autant cela surpasse la version de 1961 ? Ce n’est pas sûr.

Sorti le 8 décembre 2021 en France et le 10 décembre 2021 aux USA, le film ne crée pas l’événement dans les salles.

Toutefois, il est déjà nommé aux Golden Globes, l’antichambre des Oscars, dans quatre catégories : meilleur film musical ou comédie, meilleure actrice dans un film musical ou comédie pour Rachel Zegler (Maria), meilleure actrice dans un second rôle pour Ariana DeBose (Anita) et meilleure réalisation.

En conclusion, je dirais que la version de Spielberg ne détrône pas celle de Robbins et Wise, mais qu’elle mérite quand même d’être vue, car au final, cela reste un film à grand spectacle, servi par une musique sublime et une distribution de grande qualité.

Tag(s) : #Cinéma, #Film, #Comédie musicale, #West Side Story, #Leonard Bernstein, #Jerome Robbins, #Robert Wise, #Stephen Sondheim, #Steven Spielberg
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