Daniel Humair et deux trios au sommet à Vand'Jazz 2022

Soirée exceptionnelle samedi 21 mai à Vand'Jazz, le festival de jazz de Vandœuvre-lès-Nancy qui pour ses vingt ans a offert un plateau de rêve au public de la Salle Jean Ferrat de Villers-lès-Nancy, partenaire du festival.

En première partie, le trio Harkan (harpe, qanun et percussions) a transporté les festivaliers autour du bassin méditerranéen pour un voyage entre jazz et Orient, musique classique et musique traditionnelle, baigné de sonorités, de mélodies et de rythmes envoûtants. L'association de la harpe classique de Maia Darme, du qanun (sorte de cithare) de Mohamed Amine Kalaï et des percussions orientales de Daf Navaaz donne naissance à un trio à la fois original et captivant. Leur dernier titre "Farha" (joie en arabe) vient de sortir.

On ne présente plus Daniel Humair, l'un des plus grands batteurs de jazz qui soit, qui a continué d'inspirer la soirée, avec son Modern Art Trio, formé avec Vincent Le Quang, saxophone, et Stéphane Kerecki, contrebasse. La batterie du jeune octogénaire de 83 ans est toujours aussi virevoltante, créative, joyeuse, étonnante, époustouflante, amusante, revigorante au milieu de ses deux acolytes qui excellent dans l'art du partage musical avec le maître. La référence à la peinture que pratique Daniel Humair en professionnel (voir son expo au Domaine du Charmois à Vandœuvre-lès-Nancy) se fait jour dans un morceau dédié à un ami peintre américain, mais elle transparaît un peu partout ailleurs pour qui la musique suscite des phénomènes visuels.

Déplorant que le jazz n'ait plus droit de citer à la télé aux heures de grande écoute, il invite le public, pour clôturer ce set mémorable, à réclamer son retour aux responsables des émissions type "Le grand échiquier". En attendant, son dernier CD est disponible chez Darty et autres supermarchés annonce-t-il entre humour et dérision.